« On va mettre un maximum de bougies pour que les gens puissent redécouvrir la collégiale », glisse Bruno Masquelein, metteur en scène à l’abbé Dubreucq. « Vous exagérez de me mettre dehors ! », plaisante ce dernier. L’homme de théâtre et l’homme d’église se connaissent bien. Il y a neuf ans, pour Aire 2004 et le cinquantenaire du couronnement de la Vierge, l’abbé avait déjà fait appel à l’atelier théâtre de la compagnie Charivari. Une bande dessinée animée avait été présentée au public sous les voûtes de la collégiale. « C’est un lieu formidable », s’enthousiasme Bruno Masquelein. Cette fois, c’est un miracle en trois actes qui prendra vie.
Quand on l’a sollicité, Bruno Masquelein découvrait cette petite pièce de Maeterlinck, dramaturge et poète belge, du courant symboliste. Sœur Béatrice, c’est l’histoire d’une jeune nonne, partagée entre son amour pour Dieu et la Vierge et pour son amour pour le prince Bellidor. « C’est un hommage aux miracles du XIVe siècle », souligne Bruno Masquelein. La Vierge va couvrir sœur Béatrice, en descendant de son piédestal et en prenant sa place au couvent, tandis qu’elle ira vivre sa vie.
La mise en scène est fidèle à la pièce. « La seule liberté qu’on a prise, c’est de changer la distribution de vêtements aux pauvres en distribution de pains. » Pour coller au plus près à la tradition airoise. À la fin de l’acte II, la grande procession de 1954 sera projetée sur les voûtes de la collégiale. Le son et lumière mettra en valeur l’édifice. « On a mis ce projet en route il y a trois ans, raconte Gilles Fiévet, président du Comité de sauvegarde de la collégiale. Notre but est de développer les travaux sur l’édifice et d’animer le lieu. » La pièce a été montée en huit mois. Les répétitions ont débuté cet hiver. Dernièrement encore, Maité Pouchain, se glisse sous les plis d’or de Notre Dame Panetière et s’entraîne à prendre position sur le piédestal, tandis que Catherine Colle incarne sœur Béatrice, puis la Vierge, une fois celle-ci descendue de son piédestal.
Après une ellipse de vingt-cinq ans, Sœur Béatrice est de retour au couvent, vieillie, abîmée, abandonnée. Elle revient mourir parmi les sœurs, après une vie de misère. La Vierge remonte alors sur le piédestal, couvrant la faute de sœur Béatrice et son absence durant vingt-cinq ans. « On est dans le mélo. Ce qui compte, c’est l’édification », explique Bruno Masquelein. La musique joue donc un rôle prépondérant. Thomas Montois sera aux grandes orgues ; des chants grégoriens suivront. On compte sept comédiens et une cinquantaine de figurants. Trois représentations de cette pièce intimiste seront données ce soir, demain et dimanche à 22 h 30. La jauge est de cinq cents places ; mille cinq cents personnes sont espérées.
Tarifs : 12 € (6 € pour les moins de 12 ans). Réservations à l’office de tourisme au 03 21 39 65 66